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Entre France et francophonie, le malentendu

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Entre France et francophonie, le malentendu

Philippe Duhamel

À l’origine du mot « francophonie », il y a bien sûr un homme et son patriotisme, le géographe Onésime Reclus, qui introduit le terme en 1880 dans son ouvrage historiquement marqué : France, Algérie et colonies. Le français y est présenté comme la langue devant garantir la pérennité de l’empire colonial. C’est à la même époque, en 1883, et dans le même esprit que l’Alliance française voit le jour, avec pour objectif la propagation de la langue française dans les colonies et à l’étranger.

Il y a là, pour la France, la volonté de favoriser le développement de la langue française à des fins de conquête. Mais il s’agit aussi d’en contrôler l’usage. Car n’oublions pas que c’est à travers cette langue et dans cette langue que, dès 1791, s’était forgé et avait surgi autre chose. Dans la petite colonie française de Saint-Domingue, 500 000 esclaves s’étaient insurgés : « Liberté ! Égalité ! Fraternité ! », pour nous aussi les nègres et négresses des plantations qui n’étions pas invités au banquet de la Révolution française, ni à manger de ce pain-là ! Il y avait dans ces mots une force, une vérité implacable, une pertinence, celle qui a su porter les idées des Lumières qui ont permis à toute une part de l’humanité de sortir des temps les plus sombres.

Comme le souligne si justement Tzvetan Todorov, les Lumières émettent trois idées-phares, fondamentales, dont les conséquences seront innombrables. D’abord, l’idée d’autonomie et par conséquent d’émancipation. Et puis, l’idée de finalité humaine, qui donne naissance à l’affirmation de droits inaliénables. Et enfin, l’idée d’universalité, de laquelle découle la demande d’égalité qui permet d’engager des combats, aujourd’hui encore, contre toutes les formes d’aliénation de la liberté.

Des Lumières jailliront donc des mots puissants, des idées chargées des promesses qui se sont répandues pour allumer le feu d’un humanisme à inventer.

Je sais ce qu’ils ont réveillé chez mes ancêtres qui les ont reconnus dans leur chair. Ces femmes, ces hommes, ces enfants qui, par millions, ont (...)